Dans l’univers de la traduction, la traduction technique a toujours été en retrait et demeure souvent le parent pauvre de la traduction aux yeux des néophytes. La traduction technique nous renvoie généralement une image populaire construite autour de notice d’entretien, de manuels d’utilisation et autres support fonctionnels dans un univers froid et impersonnel de machines. Certains traductologues spécialisés dans le domaine littéraire pensent que la traduction technique est tout ce qu’on peut déléguer aux machines. Au pire, on pourrait penser que seule la littérature est noble et mérite réflexion et, au mieux, que les enseignements de la traduction littéraire sont applicables sans autre forme de procès à la traduction technique.

Une des missions les plus complexes

Pourtant celle-ci est l’une des missions les plus complexes et complètes qui soient et ceci pour plusieurs raisons.

-Les traducteurs techniques doivent se limiter à la traduction de contenus qu’ils sont réputés maitriser. Ceci implique plusieurs lectures intégrales des manuels techniques pour être convaincus qu’ils sont assurément capables de les traduire correctement.

-Il faudra ensuite élaborer un glossaire des termes techniques afin d’obtenir une traduction plus homogène. Aujourd’hui les outils de TAO sont de plus en plus sophistiqués afin d’aider à cette homogénéisation et effectuer des contrôles avancés de qualité qui s’avèrent très utiles lors de la traduction de manuels techniques.

-Les traducteurs devront aussi être familiarisés avec les recommandations de l’Organisation Internationale de Normalisation, en particulier les norme qui établissent la traduction des termes de signalisation de danger.

-En cas de doute le traducteur ou l’agence de traduction devra questionner son client et c’est pour cela que la traduction technique impose un travail de collaboration étroite.

Réputé fastidieux mais d’une grande utilité l’enseignement de la traduction technique est avant tout une méthode de pensée. Elle nous conduit à la compréhension des phénomènes, que l’on peut transférer d’un domaine à un autre. Du technique, au sens étroit, au concret, au sens large. Et qui, en outre, fournit au traducteur non littéraire ses règles d’écriture. C’est ce que la publication originale proposée aujourd’hui par l’agence de traduction EU COORDINATION, s’efforce de démontrer en tentant d’unir originalité des domaines et généralité de la pensée technique. En outre, elle insiste sur deux contradictions :

  • la technique est avant tout une science humaine,
  • la traduction technique est elle-même un objet technique.

La technique serait fastidieuse ?

Mais alors, cela signifierait que la technique serait fastidieuse ? En tout état de cause, les cours de traduction technique sont souvent perçus ainsi. Qu’on ait ou non l’honnêteté de le dire. Quel étudiant n’a jamais trouvé quelquefois le temps long lorsqu’il étudiait cette matière pourtant sous la direction d’excellents pédagogues. On pourrait se poser la question de savoir quels sont donc la légitimité et l’intérêt d’un tel enseignement ?

Afin de répondre à cette question, l’auteur de cette publication Nicolas FROELIGER tente de définir le domaine d’une manière opératoire. Que ce soit pour les pédagogues et pour les étudiants. Ensuite il se demande comment organiser l’enseignement de la traduction. Et ça à l’intention de futurs traducteurs techniques (car, même s’ils sont marginaux, il y en a malgré tout). Et enfin il détermine en quoi un tel enseignement peut servir à l’ensemble des traducteurs professionnels. Cela nous conduit à mettre en avant deux évidences paradoxales hors de cette discipline. Mais que nous croyons valides à l’intérieur de celle-ci :

  • en premier lieu, la technique est une science humaine,
  • en second lieu la traduction est un objet technique.

Seule la littérature est noble et digne de réflexion?

C’est penser, au pire, que seule la littérature est noble et digne de réflexion et, au mieux, que les enseignements de la traduction littéraire sont applicables sans autre forme de procès à la traduction technique.

Comme vous allez pouvoir le constater lors de la lecture de cette publication, aucune de ces visions n’est guère convaincante. Mais comme toutes sont extérieures à l’exercice de la profession : nous n’avons pas affaire à des spécialistes…

Notre agence de traduction est impatiente de recueillir vos impressions et vos avis sur ce sujet original car humour et sérieux sont loin d’être incompatibles !

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